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Chapitre 3: Ma mère

 Episode 1
Le lendemain aux aurores après une nuit agitée ; Yaëlle se décida à informer sa mère. Malgré le décalage horaire ; Geneviève serait déjà en éveil à pareil moment. Il devrait être quatre heures du matin sur Cotonou.

-Allô maman. Comment vas-tu ? Bien j’espère ? 
-Bien ma chérie et toi-même ? Ben ? Et mes amours ?
-Ils vont tous bien Dieu merci. Ecoute…Yassir est décédé. Tante Jacqueline m’a appelée tard hier soir pour m’en faire part.
La jeune femme expliqua à sa mère, les conditions du décès et l’entendit soupirer à l’autre bout du fil.
-Je mentirai ma fille si je disais que le décès de ton père ne m’émeut pas. Il fut quand-même mon premier amour et le père de trois de mes enfants. Ce n’est pas comme si il n’avait pas compté …
-Je sais maman…J’imagine…Mes sincères condoléances….Comment vas Sébastien?
-Il va bien. Il est à côté. Tu souhaiterais que je te le passes ?
-Oui maman mais avant je voudrais te dire que je dois me rendre au Canada dans une semaine pour la réunion des enfants de Yassir. Il sera enterré là-bas. 
-Ok. Compris ma fille. Que Dieu t’accompagne et te ramène et que les anges bienveillants qui sont avec toi te protège de tout mal. Tu es fille de grâce et de bénédictions et tu le demeureras. Tes frères jumeaux de l’autre côté du regard t’accompagnent pour rendre encore plus légitime ta présence au milieu de vos frère
– « Amine nan ». Yaëlle s’était sentit fortifiée après cette litanie de bénédictions venant de sa bien-aimée mère. La jeune-femme savait que cela n’était pas vain. Les bienveillantes prières de sa mère l’avaient accompagnée toute sa vie. La preuve partie de rien ; délaissée par son géniteur, elle avait réussi malgré cette sensation d’injustice à se construire une vie non moins respectable.

Sa mère avait connu Yassir très jeune, très naïve aussi. Yassir était mariée à une riche commerçante ; faisant croire à sa mère qu’il était célibataire ; amoureux et désireux de l’épouser. L’idylle était parfaite mais s’écroula très vite lorsque Yassir appris que Geneviève était enceinte de lui.
-Tu ne peux pas garder cet enfant ma chérie. Il faut que tu avortes. Nous ne sommes pas prêts pour une grossesse.
Ma mère avait refusé puis le loup caché sous la face de brebis avait sorti ses crocs.
-Tu avortes ou je te quitte. D’ailleurs, je suis mariée et je n’ai pas l’intention de prendre une seconde épouse.
Geneviève avait accusé le coup et malgré la douleur de la déception avait gardé cet enfant. Yassir avait reconnu l’enfant mais n’avait pas voulu que cela s’ébruite. Sa mère certainement amoureuse avait continué a fréquenté l’homme marié ; et au bout de deux ans ; une seconde grossesse s’en était suivi. Yassir n’en voulait pas. Il l’aimait mais il ne pouvait pas prendre en charge deux enfants. De plus, « sa madame » venait d’accoucher d’un garçon. 
Geneviève s’était détournée de lui, la mort dans l’âme mais avait gardé la grossesse. A cinq mois, l’échographie montra que c’était deux garçons. Malheureusement, elle fit une fausse couche dans le septième mois. 
Yaêlle avait vu plus d’une fois sa mère pleurer dans son coin croyant qu’elle ne remarquait rien. Elle pleurait seule dans sa chambre puis après elle sortait vaquer à son commerce avec le sourire aux lèvres……